Les fonctionnaires sont appelés à la grève ce mardi, en France et en Belgique. Le point sur leurs revendications.
Les 5,4 millions d'agents de la fonction publique sont appelés par tous leurs syndicats, -une première depuis dix ans-, à faire grève et à manifester mardi pour faire entendre leur "profond désaccord" avec les mesures annoncées par le gouvernement les concernant. Suppressions de 120.000 postes d'ici à la fin du quinquennat, gel des rémunérations, réinstauration du jour de carence, remise en cause de leur statut...
Les neuf fédérations syndicales de la fonction publique - CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA (Autonomes) - appellent ensemble à une journée de grève, de manifestations et de rassemblements dans ses trois versants (Etat, hospitalière, territoriale) pour protester contre ces mesures qu'elles jugent "inacceptables".
Engagements rompus
"On attend que le gouvernement entende ce que disent les neuf fédérations de fonctionnaires et que, le 16 octobre, soit vraiment prise la mesure de cette expression", a prévenu Bernadette Groison (FSU) au nom de l'intersyndicale.
Le 16 octobre est la dernière date proposée aux syndicats pour un rendez-vous salarial, initialement fixé le 10 mais que le gouvernement a décidé unilatéralement de reporter. Il doit y annoncer des mesures concernant le système de rémunération des agents publics et leur pouvoir d'achat. "Toutes les annonces du gouvernement ont été négatives et font qu'aujourd'hui les agents n'ont pas confiance", souligne Luc Farré (Unsa), en rappelant que le président de la République "a rompu ses engagements" en refusant d'augmenter le pouvoir d'achat des fonctionnaires.
Les syndicats dénoncent une série "d'attaques sans précédent" dont la suppression de 120.000 postes annoncée d'ici à 2022 ou le gel du point d'indice (qui sert au calcul de la rémunération, NDLR), qu'ils regrettent avoir appris "par voie de presse", au "mépris du dialogue social le plus élémentaire". Ils jugent également insuffisantes les premières propositions pour compenser la hausse de la CSG puisqu'ils ne bénéficieront pas de la baisse des cotisations salariales du fait de leur statut.
Ils craignent aussi une profonde remise en cause de leur statut qui vise à les protéger, tout comme les usagers, de tout clientélisme. La rémunération au mérite ou en fonction du versant de la fonction publique, évoquée par Emmanuel Macron, ou encore l'exclusion des organisations syndicales d'une réflexion sur les missions et les réformes envisagées au profit de personnalités étrangères et d'entreprises, ajoutent encore à leurs craintes.